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Dépèches du Tarn et Saone
26 mai 2010

Tout ça pour neuf, parfois juste sept minutes de sentiments…

Retranscription du 9 Mars 2010 de Serge Le Vaillant

J’ai vu ma maitresse.

Un week-end d’enfer ! Je suis rincé, vidé !
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Sur les rotules comme disait mémé Ursule, qui était une bonne nature mais qui revenait toujours du bal lessivée ! Parce que fallait pas lui en promettre ! Quatre-vingt balais et quelques mais elle faisait plus car elle ne savait guère s’arranger ! Toujours fagotée comme l’as de pique, vu qu’elle clamait :
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« J’ai plus l’âge de plaire ni de jouer les jeunes filles ! »

Fallait voir le tableau avec ses dents en moins, sa barbe de cinq jours, le paletot couvert de pellicules, on aurait pu y faire du ski ! Peignée comme une gothique, avec les cheveux blancs comme de juste ! Enfin… Jaune paille par endroits à cause de la nicotine et de la fumée de sa cuisinière à bois ! Mais une danseuse mon vieux ! Mémé Ursule ? Elle avait le rythme dans la couenne !

Valse à l’envers, java à la gégène des bords de Marne,
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paso-doble du Tarn-et-Saône, tango crapuleux, polka du maire et du conseiller général, quadrille des familles, jerk, lambis-walk, sirtaki de chez les grecs, où il s’en passe parfois de drôles, paraît-il, c’est-y pas vrai ? Dans le genre « Un coup je te vois, un coup je te vois pas ! » D’ailleurs, mémé Ursule dansait aussi le charleston, le Ulla-up et le be-bop-a-Lula ! La béguine, avec un ti-ponch en équilibre sur le front, le mash-potatoes, le « y-en-a un peu plus j’vous le mets quand même ? » Et la danse devant le buffet à la fin du mois, la carmagnole et la capucine quand y avait plus de pain chez nous ! La danse du ventre avec une boulette dans le nombril et une merguez coincée entre les narines et la lèvre supérieure façon moustache !
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Le slow du « J’emballe un boudin avant la fermeture de la boite ! »
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Le twist bien-sûr ! Et comment ! La danse de l’ours et celle prestigieuse du balais ! Changez de cavalier ! Et sans oublier le tapis et la chenille qui redémarre !
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Techno, new-wave, techtonik… Et bref… Et globalement tout ce qui fait remuer du popotin! Oh! Mon dieu et mon diable et notre dame des âmes en purgatoire! J’allais oublier le principal, l’essentiel ! La danse des canards !
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Moulu ! Fourbu ! Vanné ! Epuisé ! Un week-end d’enfer j’vous dis ! C’est que Mireille m’a rejoint vendredi soir après son boulot ! Mireille ! J’vous ai jamais causé de Mireille ? Enfin ! La fille… Enfin encore… Une des filles Gandon du pavillon-neuf à la sortie d’Issougny-les-Crémones ! Non ! Pas celui-là ! L’autre, à main-gauche ! Ouais ! La baraque jaune avec le chien devant !
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Est-ce un chien ? Une chienne ? Tout ce que je sais, c’est que l’animal gueule à longueur de journée ! Savoir pourquoi y-z-ont cette bête les Gandon ? Pauvre clébard attaché en permanence et pour sa vie entière devant un bidon qui lui sert de niche ! Beau spectacle ! A quoi ça peut leur servir à part bouffer leurs restes ?
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La fille, enfin… Une des filles, parce qu’y sont toute une smala là-dedans ! Un soir, à l’apéro, au petit bar de l’Escale, en haut de la côte du Paradis, le père nous a prouvé par l’exemple, de visu et d’entendu, juré, craché sur la tombe de tonton Marcel, qu’il meure tout-de-suite, il nous a prouvé qu’il ne connaissait pas les prénoms de tous ses enfants ! Bien la peine d’avoir des gamins ! Eux aussi y doivent bouffer leurs restes ! Bon ? Alors ? Mireille ?

Oui ! Alors, Mireille, c’est la grande blonde d’un mètre quatre-vingt !
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Qu’est ce qu’y sont grands dans cette génération ! C’est plus comme dans l’temps ! Y sont plus gros aussi ! Non ? Ah ! Moi, j’trouve ! Moi, j’ai cette impression ! Les miens, y sont gros ! Y bouffent ! Y bouffent ! Et puis faut pas compter sur eux pour faire du sport, ni même de l’exercice ! Ah ! Les vaches ! Quant à l’école, mieux vaut parler d’autre-chose ! En tout cas, personnellement, en ce qui me concerne moi-même et à mon propos, sans me vanter, j’connais leurs prénoms à mes gamins ! Cela étant, je n’en ai que deux ! Pas savoir leur nom, ce serait malheureux ! L’ainé, c’est… Faut vous dire monsieur et vous préciser que ma femme est originaire de Bretagne, du département d’Ille-et-Gentille !
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Mais qu’est ce qu’y m’a pris de faire autant de kilomètres, autant de chemin pour trouver ça ? Comme si y avait pas tout ce qui fallait en Tarn-et-Saône ? Bon… Alors elle, c’est pas compliqué puisque dans leur pays, elles s’appellent toutes Maryvonne ou Mariannick ! Les blondes, c’est Maryvonne, les brunes, c’est Mariannick ! J’crois bien que c’est comme-ça que ça se décide ! Ah ! Y en a qui s’en font pas ! Moi, la mienne, elle est brune ! En plus, j’déteste les brunes ! Enfin… Je les déteste… Faut pas pousser mémé Ursule dans les orties non plus ! Disons, presque ça semble vous intéresser foutrement, que j’ai une inclination plus avérée pour les blondes ! Et moi… J’épouse une brune ! Ah ! Mais y a des jours où on ferait mieux de rester couché ou de se casser une jambe ! Et en plus, j’lui fais deux drôles ! Deux enfants quoi… Par bonheur, des garçons ! Ah ! J’imagine même pas si on avait eu des filles ! Toutes brunes ! Deux Mariannick ! Enfin… Trois Mariannick à la maison avec la mère !
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Pour les garçons, c’est une autre affaire, étant donné qu’ils veulent, dans leur salade bretonne, bien affirmer leur identité régionale dès le berceau ! Et ça, on peut pas en causer avec eux ! Pour ça, y sont chinois ! Alors notre premier, mon ainé, y se prénomme Gwendaoulec !
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J’suis pas sûr de la prononciation ! Gwendaoulec Boulard ! Il est content quand-même ! Pauv’ gosse ! L’autre, mon cadet, il s’appelle Penbiniougoulec ! Penbiniougoulec Boulard ! Y fera pas ambassadeur ! Moi, c’est Raoul ! Direct ! Franc du collier ! C’était le prénom de mon père, celui de mon grand-père, celui de mon arrière-grand-père sûrement ! Dans la famille, on ne se cassait pas les neurones ! Et puis c’est très mignon Raoul pour un nourrisson! Comme pour un retraité sur les allées de boules ! J’en suis pas encore là !

Et puis Raoul, ça fait viril ! La preuve ? Je le suis !
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Ah ! Si vous questionnez ma bourgeoise, elle vous dira le contraire ! Elle l’affirmera ! Elle vous fera même un dessin en pointillés et un schéma en 3D pour bien me mettre la honte devant les gens ! C’est vrai, à mon sexe défendant, qu’au cours de ces dernières années, j’ai guère été brillant dans le domaine… Avec elle ! Avec elle ! Parce qu’avec Mireille, une autre paire de manches ! Et pas seulement de manches… Non ! J’poursuivrai pas ! C’est pas le genre de la baraque !

J’ai rencontré Mireille il y a trois ans, lorsqu’elle est revenue en Tarn-et-Saône après avoir vécu quelques années sur Massy-Palaiseau ! Vécu… C’est un bien grand mot ! Elle m’a raconté, c’était pas une vie ! Le train de banlieue matin et soir pour rejoindre Paris, où elle était secrétaire ! Alors Paris, il parait que Paris : zéro ! A ce qu’il parait ! En dehors des beaux discours politiques et des promesses électorales ! Zéro ! Et puis, elle était mariée avec un gars, y parait que… Enfin… Lui aussi ! Zéro ! Et alors sur tous les plans ! Surtout, bien évidemment celui du sentiment ! Vous me direz :

« Qu’est ce que c’est le sentiment ? Ca représente quoi ? Sept à neuf minutes par jour ? »

Et jusqu’à nouvel ordre… Ouais ! Y vont bien nous pondre une taxe à ce propos, un jour, afin qu’une ministre décolorée laisse son nom à la postérité, enfin… Durant quelques années… De quoi se faire un peu de thunes jusqu’à la retraite ! Donc, jusqu’à nouvel ordre, donc et plus amples informations, les journées font 24 heures ! Alors, le sentiment, durant sept à neuf minutes, qu’est ce que ça représente dans la journée et la nuit d’un homme et d’une femme normalement constitués ? Pas grand-chose ! D’autant que son gazier à Mireille, qui travaillait… Enfin… Qui travaillait… A l’hôtel des impôts… Ca s’appelle pas hôtel pour rien ! Ah ! Le gazier, y parait qu’il était même pas dans la norme statistique des sept à neuf minutes !
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Elle a tout largué Mireille pour revenir en Tarn-et-Saône, où elle a trouvé une bonne place à la caisse d’assurance-maladie, bien tranquille jusqu’à la retraite, qu’arrivera bien vite ! Et puis on s’est rencontrés, et puis… Vous savez bien ! Une femme, ça ne sait pas vivre seule ! Ca ne sait pas se débrouiller ! C’est trop fragile ! Et puis, la nature ne les a pas faites pour ça ! Depuis l’époque des cavernes, faut un mec pour aller chasser le diplodocus et les protéger ! Et puis ça a collé direct entre-nous ! Oh ! J’lui ai pas caché que j’étais marié et que j’avais mes deux autres, là, mes chimpanzés ! Gwendaoulec et Penbiniougoulec ! Ah ! Les pauvres gosses ! Ouais ! J’lui ai pas caché que chaque été je devais me cogner les festou-noz, les crêpes de sarrasin jusqu’à des pas d’heures !

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Les tartines de beurre salé ! Du beurre salé à tremper dans le café dès le matin… Bref, que j’avais des obligations familiales ! Mais finalement, ça lui convenait à la Mireille ! Avoir ses neuf minutes de bonheur et de sentiment de temps à autre, sans avoir à supporter le reste, parce que si j’ai été clair avec elle, elle l’a été aussi avec moi ! Ah ! Direct dans les dents ! Elle m’a bien fait comprendre que jamais elle ne laverait ni ne repasserait mes sous-vêtements !

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Pas plus qu’elle ne supporterait mes ronflements ! Or, donc, comme dit l’autre pour relancer le suspense, on se voit de temps-en-temps et en particulier, plus généralement lorsque ma mienne et nos deux drôles partent en vacances scolaires dans leur Bretagne chérie !

Donc, ma moitié… Ma moitié… Faut voir le bestiau… Et mes deux héritiers, qui se battront à ma mort pour récupérer pas grand-chose, étaient donc partis quinze jours à Plougernou-Braz-Mazout, j’suis pas sûr de la prononciation, bref… Dans ma belle-famille ! Et moi, j’suis resté en Tarn-et-Saône quinze jours peinard, avec Mireille qui venait en douce ! Alors, on s’en est tapé ! Ha ! J’vous prie de vous croire que quand la bonne-femme est pas là, les souris dansent ! Ah ! Oui ! On s’en est payé jusqu’à des pas d’heures !
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Sauf que dès samedi soir, j’l’ai mise dehors la Mireille ! Parce que… Attention ! On avait mis un sacré chantier dans le pavillon ! Et comme de juste, et comme je l’ai déjà signalé précédemment, faut pas compter sur mademoiselle pour la vaisselle, ni le ménage !

J’y ai passé le samedi nuit, et le dimanche ! Pour tout remettre en ordre, et à peu près correctement, avant que la bourgeoise et ses lardons déboulent ! Ouais ! Rincé ! Vidé ! Sur les rotules ! Vrai ! Avoir une maitresse de l’acabit de Mireille, c’est usant ! Crevant !
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Tout ça pour neuf, parfois juste sept minutes de sentiments…

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Commentaires
C
ET oui ...vous avez vu .... la triste image de notre France addiction et dépravation...Beeerrrrrkkkkk
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